Les Inondations à N’Djamena au Tchad : Quels impacts et perspectives face aux changements climatiques.

par | 26, 01,2024 | Changements climatiques | 0 commentaires

Résumé

Les pluies diluviennes enregistrées en 2024 qui se sont abattues au Tchad en général et à N’Djaména en particulier entre les mois de juillet, août et septembre ont conduit à des inondations dont le changement climatique est l’une des causes de ce phénomène naturel. Cette année, les précipitations ont atteint un niveau sans précédent, entraînant l’inondation des quartiers à une échelle sans pareil. Bien que le niveau actuel des inondations ait dépassé celui de 2022, un grand nombre de quartiers a été touché par les inondations car la saison de pluie de 2024 a été caractérisée par des quantités de pluies sans précédent suivies par la montée des eaux des fleuves (Chari et Logone). Quinze (15) quartiers dans différents arrondissements où des enquêtes de terrain et des entretiens ont été mené dans le cadre de ce travail, sont fortement touchés par les inondations. Etant l’une des capitales les plus récentes du continent africain fondée sur la rive droite du Chari, chaque année, pendant la saison des pluies, la ville de N’Djamena est confrontée à des inondations comme tout autre ville du Tchad. La méthodologie utilisée pour cette étude repose sur les travaux de terrain (observations, relevés GPS, analyse de la carte topographique et des images satellitaires de la ville de N’Djamena. Les résultats obtenus permettent de se rendre compte des impacts considérables de ces inondations tant au plan humain, environnemental et socio sanitaire et économie dans la ville en général et plus particulièrement dans les quinze quartiers. La modélisation prédictive des éléments l’extension urbaine en 2045 confirme une hausse du bâti dans les zones inondables. Ce travail a pour objectif d’interpeller les décideurs publics et privés ainsi que les projets /programmes les risques et les actions de lutte contre les inondations dans la ville de N’Djaména en général et des quartiers cibles en particulier.

Mots – clés : Inondations, Risque, Impacts, Adaptation, ville, N’Djaména, Quartiers, Tchad.

Abstract :

The diluvian rains recorded in 2024 who fell in Chad in general and at N’Djamena especially between July, August and September have led to floods whose climate change is one of the causes of this natural phenomenon. This year, precipitation reached an unprecedented level, resulting in the flood of neighborhoods to a unparalleled scale. Although the current flood level has exceeded that of 2022, a large number of neighborhoods has been affected by floods because the rainy season of 2024 has been characterized by unprecedented quantities of rainfall followed by the rise of rivers (Chari and logone). Fifteen (15) neighborhoods in different boroughs where ground surveys and interviews were conducted as part of this work, are strongly affected by floods. Being one of the most recent African continent capitals based on the right bank of Chari, every year, during the rainy season, the city of N’Djamena faces floods like any other city in Chad. The methodology used for this study is based on fieldwork (observations, GPS surveys, topographic map analysis and satellite images of the city of N’Djamena. The results obtained make it possible to realize the considerable impacts of these floods both Human, environmental and socio-health and economics in the city in general and more particularly in the fifteen neighborhoods. The predictive modeling of the elements The urban extension in 2045 confirms a rise in the frame in the flood zones. This work aims to challenge the Public and private decision-makers as well as projects / programs The risks and anti-flooding actions in the city of N’Djamena in general and target neighborhoods in particular. Abstract : Floods, Risk, Impacts, Adaptation, City, N’Djamena, neighborhoods, Chad

Introduction

La gestion des inondations est devenue un enjeu capital pour les autorités étatiques et communales. Le phénomène tend à prendre de l’ampleur en raison de la pression démographique, de l’imperméabilisation des surfaces et des changements climatiques. Ainsi elles constituent un risque majeur dans le monde entier. Au premier rang des catastrophes naturelles dans le monde, elles font environ 20 000 victimes par an.

Cependant, les villes du Tchad, comme tout autres villes en Afrique, les inondations sont de plus en plus intenses ces dernières années. En 2024, 1 495 969 personnes sont victimes des inondations (OCHA, 2024). Cette situation résulte de l’action de facteurs naturels, qui n’exclut pas la responsabilité de l’homme, souvent aggravées par les développements urbains. Ainsi, le changement climatique renforce ces risques en augmentant la fréquence et l’intensité des aléas climatiques. Au Tchad, plus particulières à Ndjamena, les inondations ont affecté 1 495 969 Personnes à différents niveaux sur l’ensemble du territoire, des cultures, des maisons, des écoles, des routes, des ponts sont inondées et détruits). Ces inondations sont dues aux ruissellements pluviaux aux débordements des rivières Chari et Logone, à la morphologie du terrain, à l’occupation des sols et à l’absence des réseaux de drainage pluvial. Ainsi, le bâti occupe, de plus en plus, des espaces réservés à l’eau : les anciens chenaux, les berges et lits des fleuves. Car la ville de N’Djaména, traversée par la rivière Chari, est située dans la plaine inondable du bassin du lac Tchad, et est régulièrement victime des inondations catastrophiques, malgré des aménagements nouveaux entrepris ces dernières années.

De ce fait, les inondations récurrentes, font souvent d’énormes victimes et contribuent à la détérioration de la situation sanitaire des populations déjà précaires, par la recrudescence des maladies hydriques et la malnutrition. En effet, Les inondations constituent une menace cruciale dans la ville de N’Djaména. Tenant compte de l’impact des inondations dans la ville de Ndjamena, l’on doit se poser la question suivante : Comment entend-on s’adapter et être résilient au phénomène d’inondation qui sévit à chaque saison des pluies à N’Djaména en général et dans les quartiers exposés chaque année aux inondations ? L’objectif de cette communication est de faire un état de lieu des effets des inondations sur la vie des populations de Ndjamena et proposer des stratégies d’adaptation face à ce phénomène.

Mais pour remédier à cette situation, l’amélioration de la prévision et de la prévention des inondations reste un outil essentiel. Une meilleure information des populations exposées et la diminution de la vulnérabilité des biens situés dans les zones inondables sont à privilégier. Cependant, si l’État et les communes ont des responsabilités dans ce domaine, chaque citoyen doit aussi contribuer à se protéger efficacement et diminuer sa propre vulnérabilité.

Situation de la ville de N’Djamena

 Située au centre ouest du pays, au confluent du fleuve Chari et de la rivière Logone, sur la rive droite du Chari, la ville de Ndjamena est située entre 12° 09’ de latitude Nord et 15° 07’ de longitude Est avec une altitude 295 m. Elle est limitée au Nord par la région de Hadjer-Lamis, au Sud et à l’Est par la région de Chari Baguirmi et à l’Ouest par le Cameroun.

Figure 1 : Localisation de la ville de Ndjamena

N’Djaména est une région qui un a statut particulier, compte dix (10) unités administratives appelés arrondissements municipaux depuis 2002 par le décret n° 419/PR/MAT/02 de la même année. La ville de N’Djaména couvre une superficie de 395 km2 soit 39500 hectares et 76 quartiers. Sa population est de 1 092 066 personnes en 2012. C’est une ville cosmopolite, où toutes les ethnies du pays et des nationalités y vivent.  Son histoire nous révèle qu’elle fut fondée le 29 mai 1900 par le commissaire Émile Gentil, explorateur et administrateur français sous l’appellation de Fort Lamy en mémoire du commandant François Joseph Amédée Lamy qui fut décédé à la bataille de Kousseri. C’est le 6 novembre 1973 que Fort Lamy fut rebaptisé N’Djaména par le président François Tombalbaye sur l’emplacement d’un petit village kotoko, un mot en arabe tchadien qui veut dire étymologiquement « nous nous sommes reposés »

La ville N’Djaména est installée sur une plaine de très faible dénivellation orientée le long du fleuve Chari (Sud-Est, Nord-Ouest) avec comme point haut le bourrelet des berges et plusieurs points bas qui font de son site un marécage. Au plan pédologique, les sols, en général, appartiennent au domaine sahélien. Ce sont essentiellement des formations de types sablo argileux, Sablonneux argilo limoneuse issues de roche argileuse recouverts d’alluvions dans les plaines inondables qui dominent la région. Il s’agit des sols beiges de type argileux fréquemment inondé en saison de pluies. Ces sols se gonflent rapidement quand il y a pluie et deviennent impénétrables par les eaux qui ruissellent et se jettent dans les marécages artificiels ou naturels à l’intérieur de la ville. Plusieurs quartiers sont créés et construits dans les zones marécageuses et sont exposés aux inondations par ruissellement pluvial après une pluie torrentielle et les inondations de plaine après débordement du fleuve Logone et Chari ou encore les inondations par la remontée de la nappe phréatique du fait que les terrains sont plus bas et mal drainés.   Cette dernière est appelée communément sous le nom de « l’eau de Selle » à N’Djamena.

Le climat de la ville de N’Djaména est de type sahélien avec une pluviométrie comprise entre 600 et 900 mm de pluies par an et une température moyenne de 35°c. Ces deux dernières années, N’Djaména connait des inondations causées par les abondantes pluies aux importants impacts d’ordre environnemental, économique et socio sanitaire dans ladite ville.

Collecte des données

Plusieurs méthodes ont été combinées pour collecter les informations dans le cadre ce travail.

  • Les travaux de recherches : ces travaux ont consisté à lire différents documents et rapports sur l’inondation au Tchad et recueillir des données ;
  •  Les enquêtes ont été menées et des données récoltées sur les inondations auprès des personnes ressources et chefs des carrés dans différents arrondissements ;
  • A L’aide du GPS Essentials, les coordonnées géographiques ont été relevées dans les quartiers inondés.

Tableau 1Récapitulatif des données et leurs caractéristiques

Types de donnéesFormatDateSourcesUtilitéRésolution
Base de données administratives –TchadSHP2024Human DataRéalisation de la carte de Ndjamena
Images Landsat 8L1TP_184052Raster USGS.govOccupation du sol10m
Carte pédologiqueGeoTiff1965 Type des sols2m
Données pluviométriquesExcel ANAMStatistiques sur la pluviométrie de N’Djaména
Images SRTM-N’DjamenaGeo Tiff2014USGS.govCarte hydrographique1-ARC
Coordonnées géographiquesDegré minutes2024GPS EssentialsCarte de localisation1m
Images EarthPNG2024Google EarthVue rapide de la ville de N’Djamena

Zone de collecte des données

Chaque année, des inondations sont observées au Tchad en général mais particulièrement à Ndjamena suite aux fortes pluies. La saison de pluie de l’année 2024 a été caractérisée par des quantités de pluies abondantes suivies de la montée des eaux des fleuves (Chari et Logone) durant le mois de septembre causant des inondations dans certains quartiers de la capitale du pays. Les résultats de géoréférencement de traitement des images satellitaires indiquent que 15 quartiers dans les 6 arrondissements de la ville de N’Djamena sont touchés suite aux inondations fluviales. Les données fournies dans le tableau donnent un aperçu rapide du nombre des quartiers inondés dans différents arrondissements de N’Djamena avec leurs coordonnées géographiques.

Tableau 2: coordonnées géographiques des quartiers inondés

IDLatitude LongitudeElévationQuartier
112.09504415.156780 Ambata
212.12693315.114800651Djari
312.11155515.149927393Boutalbagar
412.16614315.130228308Gaoui
512.17166615.042727322Goudji
612.04626415.081141308Walia Gardolé
712.03275015.094563304Toukra
812.06411215.108972308Gonn bâ
912.12769415.114259514Djari 2
1012.16261115.081315307Dar salam
1112.13416615.083333328Djari Adjarai
1212.15604915.053076337Digel
1312.15957115.049434333Goudji Labane
1412.07527715.146666303Gassi
1512.14293914.992554303Farcha Madjorio

Tableau 3: Quartiers par arrondissement

ArrondissementsQuartiers
9èmeGardolé ; Walia Ngosso ; Walia Ngonn Bâ ; Toukra
7èmeAmbata ; Gassi ; Boutalbagar
8èmeNdjari Adjaraï ; Ndjari Lycée ; Ndjari Dar salam ; Gaoui ;
10èmeDiguel ; Goudji ;
1erFarcha Madiorio

Cinq (5) arrondissements (7ème, 8ème, 9ème ,10ème,1er) ont été parcourus dont 14 quartiers ont été géo-référencés avec GPS Essential.

Figure 2 : localisation des quartiers inondés

Impacts des inondations au Tchad

Etant l’un des pays au monde les plus vulnérables face aux changements climatiques, le Tchad a enregistré une hausse des températures dans certaines régions de 1.5°C, de fois supérieure à la moyenne mondiale (GAIN Vulnerability to Climate Change). Les effets du changement climatique se manifestent au Tchad par la hausse de température mais surtout les inondations. Cependant, l’inondation constitue un phénomène naturel catastrophique qui résultent des pluies orageuses et aggravent de plus en plus chaque année sur l’ensemble du territoire.  La capitale N’Djamena de manière particulière a connu des fortes et intenses pluies en 1998, 2018, 2020, 2022 et occasionnant des dégâts considérables entre juillet et septembre (ANAM1, 2020). En 2022, les inondations qui ont frappé le Tchad, sont les pires depuis des décennies. Elles ont détruit des centaines de milliers d’hectares de terre cultivées, des milliers de têtes de bétail ont été emportés par les eaux et les stocks des commerçants des marchés inondés ont été sérieusement affectés avec conséquences immédiates d’un million de sinistrés, 465 000 hectares de terres cultivées dévasté et a provoqué une crise majeure dans la capitale.

Le bureau de coordination des affaires humanitaires, a établi le 23 janvier 2023 dans son rapport que, plus de 1,3 millions de personnes ont été affectées par des inondations au Tchad de manière générale dont 21 000 ménages déplacés, soit 56% sont des mineurs et 4% âgées de plus de 60 ans particulièrement dans la ville de N’Djamena dans les 09 sites évalués. Selon ce rapport, 12 235 et 7 796 abris ont été complètement ou partiellement endommagés.

En date du 03 Septembre 2024, 115 sur 120 Départements touchés par les inondations affectant 1 495 969 Personnes à différents niveaux sur l’ensemble du territoire d’après le rapport de OCHA. 266 590 Ménages affectés ; 164 079 Maisons détruites ; 259 332 Hectares de champs détruits ; 66 728 têtes de bétail englouties ; 341 Personnes décédée. Le tableau ci-dessous indique le nombre des personnes affectées, les matériels et maison détruits par province.

Le tableau 4 :  Récapitulatif des personnes affectées par les inondations au Tchad.

ProvincesMénages affectésPersonnes affectéesMaisons détruitesTêtes de bétail engloutiesChamps détruits en haDécès
1Lac35 267277 40917 8114 84022 2135
2Mayo-kebbi Est36 373218 23829 95811 47455 3223
3Mandoul37 982189 98435 4153 695 14
4Tandjilé30 896185 376 11 014115 7175
5Batha25 911144 8071 04827 81910 21615
6Salamat19 62792 1712 7145 34010 9018
7N’Djamena11 35760 9539 590212012
8Sila11 44056 209   12
9Borkou10 40243 5832 3174861 4
10Log Oriental6 18537 1104 754   
11Guéra5 65333 9184 239 1 94115
12Ennedi Est14 30531 2379 44618 909 30
13Log Oc4 15324 7602 790  7
14Ouaddaï2 64918 5374768870547
15Wadi Fira2 62015 7252 8701 8921 72548
16Hadjer Lamis1 75313 9258724086411
17Moyen-Chari3 65713 9133 8667039 5731
18Kanem2 03012 1801 279  15
19Bahr El Gazel1 5509 4121 1161801013
20Ennedi Ouest1 3998 3941 493  2
21Mayo-kebbi Ouest8274 962    
22Chari-Baguirmi4682 6911 604148 1
23Tibesti864751303373483
TOTAL266 5901 495 969164 07966 728259 332341

Source : Gouvernement, OCHA (3/09/2024)

Impacts des inondations dans la ville de N’Djamena 

Dans la ville de Ndjamena, les arrondissements les plus touchés par les inondations sont ceux du 1er, 7ème, 8ème, 9ème et 10ème avec 32 000 personnes touchées dont 7 122 ménages affectés et 5 250 maisons détruites, 14 quartiers inondés, et 10 personnes mortes. En date du 03 Septembre 2024, dans la ville de N’Djamena, OCHA a eu à relever l11 357 ménages affectés, 60 953 personnes touchées, 9 590 maisons détruites, 21 bétails emportés, 20 hectares détruits et 12 décès.

Tableau 5 : Récapitulatif des dégâts causés par les inondations à N’Djamena

VilleMénages affectésPersonnes affectéesMaisons détruitesTêtes de bétail engloutiesHectares de champs détruitsDécès
1N’Djamena11 35760 9539 590212012

Source : Gouvernement, OCHA (3/09/2024)

D’après nos investigations sur le terrain dans le 7ème et 9ème arrondissement qu’on a eu l’accès aux certains carrés, les biens matériels des populations ont été détruits par les inondations. Ils sont constitués des maisons, des WC, des murs, etc…. Les habitants ont vu leurs maisons écroulées, les meubles et des provisions alimentaires endommagés par les inondations. Selon ces habitants, avec les inondations « c’est le malheur ; je ne sais pas où mettre mes enfants, car ma maison est tombée » disent ils. Plusieurs ménages sont sous le choc et crient au malheur, car ils ne savent où passer la nuit mettre encore mettre leurs meubles. Certains sont aidé par leurs voisins en acceptant les meubles chez eux d’autres ont refusé à cause des cas de vols puisqu’avec cette situation c’est un moment propice pour les voleurs.

Certains établissements scolaires sont la demeure des eaux et perturbe les activités administratives pour la rentrée scolaire 2024-2025. Selon le directeur du Lycée-collège évangélique ‘’la Lumière Universelle’’ de Goudji dans le 10ème arrondissement, « l’école est inondée et les salles de classe sont habité par les sinistrés, je ne sais que faire ! expulser les sinistrés et préparer la rentrée scolaire ? Comment évaluer les eaux ? » dit-il.

Les impacts économiques sont significatifs. Les routes entre les quartiers sont impraticables ce qui fait les activités économiques sont aux arrêts car les stocks des commerçants ont été sérieusement affectés et leurs boutiques inondées. Quelques commerçants ont vu leurs articles emportés par l’eau et que deux (2) clients sur dix (10) viennent acheter. Face à cette situation, certains commerçants sont obligés de fermer leurs boutiques faute de la clientèle. Certains marchés sont inaccessibles et tout au long des avenues du 7ème et 8ème arrondissements, les commerçants crient à la catastrophe car ils ne peuvent plus tourner leurs affaires. Ils disent : « avec inondation c’est problèmes, mes clients parlent toujours de l’eau, nous vivons à perte ». Aldom Moussa, vendeur de prêt-à-porter dans le 1er arrondissement est mécontent ; « Mon chiffre d’affaire a chuté alors que je dois payer la taxe communale et les loyers de deux derniers mois ». De même, Natacha, témoigne : « nous vivons à la base de commerce ; maintenant nous n’avons pas de route que les gens vont venir acheter avec nous finalement nous sommes bloqués et je suis resté à la maison ; je ne sais que faire pour inscrire mes enfants à l’école ». De nombreux artisans et autres professionnels des petits métiers ne peuvent circuler, enregistrent des manques à gagner parce qu’ils exercent dans l’informel.

Étant, sous le joug des inondations et que les routes sont impraticables, l’économie des opérateurs économiques prend un coût. Leurs chiffres d’affaires sont en baisse pendant cette situation.   Par ailleurs, le tarif des bus de transport en commun, des taxis, des mototaxis et de gaz butane connait augmentation exorbitante. Les pirogues ont fait leur apparition dans le quartier et ce qui permet aux habitants de se déplacer d’un point à un autre grâce à ce moyen de transport inhabituels pour les habitants.

Tableau 6 : Augmentation des tarifs de moyens de transport

DésignationPrix habituelPrix pendant l’inondation
Transport moto taxi7502 000
Transport taxi200500
Transport  pirogue200-250
Gaz butane2 0002 500

(Enquête de terrain, 2024)                

 C’est la moto taxi qui coûte le plus par rapport aux autres moyens de transport. Les inondations ont également des impacts énormes sur les autres activités génératrices des revenus à cause des routes non praticables. Sur le plan environnemental et socio sanitaire, plusieurs espaces marécageux autour des maisons dans les quartiers sont occupés par les eaux et sont constamment humides. Ce qui provoque la prolifération des moustiques occasionnant le paludisme ainsi que des maladies hydriques comme le choléra. Aussi ces eaux qui ont inondé les marécages ont permis une grande production des nénuphars. Ainsi, les enfants entre 6- 10 ans cueillent ces nénuphars pour les manger et pêchent des poissons dans ces eaux marécages polluées par des déchets humains et autres déchets ménagers donnant lieu à des démangeaisons et des maladies des peaux

Analyse de la situation

Les effets des changements climatiques ont marqué en ces dernières années par les fortes les fortes pluies et les inondations. Ces inondations affectent fortement les cultures et commerce avec conséquences immédiates : la baisse des rendements agricoles et le faible revenu des ménages. Cependant, il serait possible que les habitants du territoire du Tchadien voient l’insécurité alimentaire apparaitre sur leur écran avec ses conséquences corolaires de malnutrition.

Le mois de Juillet et Aout sont des mois de famine dans les campagnes. A la campagne, il existe un mode de survie où certains chefs de ménages sont souvent obligés de s’endetter auprès des commerçants pour s’acheter les denrées alimentaires dont le prix sera le double lors périodes des récoltes. En effet, ce phénomène n’a pas épargné la ville de N’Djamena. Mais, les ménages qui vivent de l’agriculture au sens large, du maraichage, de la pèche au tout long du Logone et Chari, de l’élevage des petits et gros ruminants ont vu en Septembre dernier leurs cultures englouties par et leurs bétails disparus ou morts. (Cf. tableau des dégât P.8).

Quatre-vingt-cinq pour cent (85%) la production de la saison pluviale sera en baisse. Ce qui ne leur permettra pas de disposer des moyens financiers pour acquérir les intrants pour la culture de contre-saison. De même, à cause de l’augmentation du niveau des fleuves Logone et Chari, d’un côté, les ménages pêcheurs n’ont pas une possibilité de pratiquer la pêche et de l’autre côté leurs champs a été englouti. De ce fait, la relation ville-campagne qui permet aux ménages commercialiser leurs produits agricoles pour avoir un minimum de pouvoir économique afin satisfaire leurs sociaux et d’accéder aux services de base prend un coup fatal. La ville de N’Djamena comme tout autre ville du Tchad sera moins alimentée en produits de premier nécessité provenant de ces périphériques et campagne et les ménages n’auront pas un niveau de revenu élevé, qui ne leur permettrait de faire face, au moins partiellement, à leurs besoins alimentaires et d’avoir accès minimum aux services sociaux de base. Par conséquent, plusieurs ménages courent le risque d’être dépendant de l’assistance alimentaire jusqu’à la récolte pluviale de l’année sera très élevé, surtout les femmes enceintes et allaitante. Ce qui pourrait occasionner la malnutrition avec une hausse importante des taux de MAG et MAS avec un risque très élevé qu’ils adoptent des stratégies alimentaires néfastes. Cette couche risque de basculer en phase de crise.

Facteurs des inondations à N’Djamena

 Le phénomène d’inondation de la ville de Ndjamena trouve sa source dans des précipitations soutenues, de la nature du sol de la ville et aussi de l’avancée des bâtis vers les fleuves Chari et Logone. En effet, la pluviométrie est le premier facteur déclencheur des inondations dans la ville de N’Djaména. Car les pluies enregistrées ces dernières années sont fortement élevées où les pluies les plus abondantes datent à partir de 2020 avec une hauteur de pluies de 831,4 mm dépassant celles des années 1998 (ANAM). Ce qui montre qu’en 26 ans, il y eut de fortes pluies à N’Djaména. La saison des pluies est exceptionnelle ces deux dernières années et débute généralement en mois de juillet pour finir en Octobre.

La nature des sols constitue un élément très important pour la détermination des facteurs favorisant l’inondation. En effet, les sols du site de la ville de N’Djamena, ils appartiennent au domaine sahélien (argilo-limoneux et sablonneux). Ce sont des sols où le ruissellement est dû pour une part croissante au refus d’infiltration, car une induration superficielle produit très vite la saturation des sols qui n’ont pas la capacité de rétention d’eau. Ce manque d’infiltration de l’eau des sols de la ville de Ndjamena est à l’origine des inondations, car ces sols se gonflent rapidement quand il y a pluie et deviennent impénétrables par les eaux qui ruissellent. A cela, on trouve d’importantes zones marécageuses dans la ville de Ndjamena. Ces marécages constituent le lit mineur des eaux pluviales car elles sont basses. Lors que le lit de ces marécages est rempli d’eaux, le reste des eaux déversent et inondent les concessions, les maisons et tout ce qui est situé sur le tracé du marécages appelés ‘’Bouta’’. Ce phénomène survient régulièrement lorsque les pluies abondantes se déversent à Ndjamena, entraînent une augmentation importante du niveau des eaux dans les marécages situés autour des habitations. De même il y a aussi les inondations lentes de plaine. Dans le second cas, lorsque les niveaux des eaux des deux fleuves (Logone et Chari) augmentent après de long mois de pluies averses, les eaux de ces fleuves sortent de leur lit mineur inondent alors le lit majeur (plaine d’inondation) pendant une période assez longue (plusieurs semaines) : On observe généralement ce phénomène vers la fin de saison des pluies (Octobre). Cette inondation est appelée communément sous le nom de « l’eau de selle » et est liée à des pluies intenses enregistrées pendant l’années qui provoque une élévation soudaine du débit des cours d’eau notamment de la hauteur.

N’Djaména, la capitale du Tchad, comme tout autre ville, n’est pas épargnée de la croissance urbaine. Sa population est passée de 530 965 habitants (1993, RGPH1) à 1 092 066 habitants en 2012. Ainsi, cette croissance démographique s’est accompagnée d’une extension spatiale considérable qui fait qu’aujourd’hui la ville de N’Djamena s’étale sur une superficie de 395 km2 soit 39500 hectares (2012). Cette croissance urbaine que connait la ville est causée par l’absence d’une véritable politique d’urbanisation et un manque de connaissance en matière d’aménagement urbain, largement alimentée par l’exode rural qui provoquent l’insécurité et les inondations (Wyss, 2000 cités par Hemchi, 2015). Aussi, est due à une absence de planification urbaine à moyen et à court terme ainsi qu’un manque de personnels qualifiés (Tobro, 2015).

Cependant, à l’aide de la technologie géospatiale que nous avons utilisé, notamment la télédétection et les SIG nous as permis d’avoir l’occupation du sol de 2024 de la ville N’Djamena et faire une projection des risques que coure la ville.

Le carte d’occupation du sol de 2024 de la ville de N’Djamena obtenue à partir de la classification de l’image Landsat 8 est présentée la figure 3, permet de constater qu’en 2020, le milieu d’étude est dominé par les plans d’eau dans l’ordre de 45% de la surface. Les sols nus sont aussi assez présents sur l’ensemble du milieu (36%). Ces sols nus en quête d’urbanisation la végétation occupe 10% accentuée tout au long des cours d’eau, surement à cause de la présence des jardiniers. Il ressort dans l’occupation du sol ; de 2024 qu’il y a une emprise du bâti de 9% de surface au profit des autres unités d’occupation.

En 1984, les zones marécageuses appelées généralement en arabe locale ‘’Bouta’’ ne pas urbanisées jusqu’à ce que la ville de N’Djamena connaisse une forte urbanisation à cause de l’explosion démographique de population. (132 500 habitants en 1968 à 530 965 habitants en 1993(RGPH1). Ainsi, cette croissance démographique s’est accompagnée d’une extension spatiale considérable qui fait qu’aujourd’hui la ville de N’Djamena s’étale 395 km2 soit 39 500 hectares. Cela a entrainé l’occupation anarchique au sein de la ville qui ne cesse de provoquer les inondations dont les plus marquantes sont celles des années 1988, 1998, 2012 (Abakar, 2015), 2022 et celle de 2024 où plus de la moitié de la population était touchée.

Aujourd’hui, la ville de N’Djamena s’étale comme nous l’avons souligné ci-haut sur une superficie de 39 500 hectares. L’espace bâti se densifie du centre vers Est. Cependant, on remarque dans ces zones l’absence des digues pour le drainage des eaux pluviales, le traçage des rues par les services cadastraux, ou qui n’attendent que les populations ne viennent demander leurs services moyennant l’argent. Cela oblige certains citoyens d’occuper de manière anarchique les parcelles non aménagées notamment les zones marécageuses. Ainsi, le bâti occupe 9%, et de plus en plus les anciens chenaux, les berges et lits majeurs des fleuves. C’est le phénomène de l’avancée des bâtis sur les fleuves ou zones marécageuses Les habitants de ces zones crient, meurent et voilent leur maisons, matériels et leurs biens emportés par les eaux aujourd’hui à cause du même phénomène du changement climatique qui fait que l’eau s’est retirée de ces zones pour être dans sur son lit mineur. Aussi, Il y a un manque d’implication et prise de conscience de la part de tous en matière d’urbanisation sur les zones qui naturellement les lits majeurs et d’écoulements des eaux des fleuves qui ne doivent pas être urbanisées et occupées par l’homme. Car ces zones sont la « propriété » de l’eau mais les eaux se sont retirées à causes de la sécheresse (le dérèglement climatique). Mais à cause l’explosion démographique ou l’envie de l’argent, ces zones sont urbanisées et habitées.

Aujourd’hui, l’on doit comprendre que les inondations à Ndjamena chaque année, ne sont que des alertes de l’eau à l’endroit des habitants des zones inondées. Certains plans d’eau aménagées et habitées sont la ‘’propriété’’ de l’eau : « je suis en train de revenir, laisser mon territoire ». D’ici 2030, la température de la planète devrait augmenter de 1,5°C avec un réchauffement de 2°C, et le niveau la mer s’élèvera à un mètre d’ici 2100, deux mètres pour 2300 (fonte de 50% des glaciers mondiaux). On assistera donc au phénomène d’avancée de la mer sur la terre. (D’après les estimations de GIEC en 2050 publié le 9 août 2021 dans la partie 6ème de son rapport). Sur la base de cette projection, il n’est sans doute que toutes les installations dans le lit majeur seront complètement dans eaux les deux des fleuves Chari et Logone) car les niveaux du Chari et Logone seront augmentés et leurs eaux quitteront de leur lit mineur pour occuper le majeur (Plaine d’inondation) et par conséquent l’on assistera à un retour climatique extrême. L’élaboration de la carte d’occupation du sol constitue un outil efficace pour aider les autorités et autres organisations à réduire le phénomène d’inondation dans la ville.

C’est pourquoi la prédiction de l’occupation du sol en 2045 faite sur la base de la matrice de transition entre les occupations des terres de 1984 et 2024 et les variables, montre e l’occupation du sol pour l’année 2045 de la ville de N’Djamena serait dominée par le bâti soit 56% de la surface. Les sols nus sont particulièrement autour du bâti. Cette occupation montre clairement la répartition des superficies des unités d’occupation du sol d’ici 2045.

Figure 6: occupation du sol de la ville de N’Djamena

La projection montre que bâti aurait un taux de croissance élevé. Les sols nus, la végétation et les champs connaitront et une décroissance. Ainsi le bâtie augmentera et passera de 9 % à 56 % entre 2024 et 2045. L’autre changement sera une baisse des surfaces pour les sols nus allant de 36 % à 4. Les classes de l’eau, de la végétation présenteront par contre une diminution de 14% entre 2024 et 2045.

Perspectives d’adaptation aux inondations

Les inondations constituent un risque majeur sur l’ensemble du territoire national. Elles ont affecté 1 495 969 de personnes et ont causé la perte des stocks de céréales des ménages ainsi que des vies. Face à la situation, le gouvernement Tchadien a mis en place un premier plan de contingence pour lutter contre les inondations dans la ville en 2013, malgré ces efforts, le risque demeure omniprésent et les inondations plus récurrentes mettent à nu les faiblesses des autorités étatiques et communales en matière de gestion des risques d’inondations.

L’analyser de l’occupation du sol de la ville de N’Djaména, par la télédétection via les images Landsat a permis d’apprécier l’évolution de la couverture du sol. Grâce à la classification supervisée avec l’algorithme de vraisemblance, l’occupation du sol ont été notées pour des différentes proportion à savoir : bâti, plan d’eau, sol nu, végétation. Ceci a permis d’analyser l’occupation du sol et l’évolution du bâti de la ville de Ndjamena et proposer des démarches d’ajustement aux inondations actuelles ou attendues ainsi qu’à ses conséquences, de manière à atténuer ses effets préjudiciables notamment limiter la vulnérabilité à subir des dommages :

  • S’adapter à l’élévation du niveau des fleuves en construisant des abris adaptés qui, dans 30 ou 50 ans, se retrouvera sous les eaux ;
  •  Prévenir et surveiller les inondations l’observation permanente des précipitations par Météo-Tchad ainsi que par la surveillance des principaux cours d’eau par le Service de Prévision des Crues à travers la construction des Systèmes d’Alerte Précoce (SAP) aux inondations ;
  • Concevoir des Plans de prévention des risques d’inondation qui permettent de réglementer l’urbanisation en zone inondable. Dans les zones les plus exposées au risque (zone rouge), toute nouvelle construction est interdite. L’on doit penser les ouvrages de protection notamment les digues, enrochements, barrages ;
  • Construire des habitations hors des zones de risque d’inondation si on est dans une zone menacée par l’élévation du niveau des fleuves, lacs ou des marécages ;
  • Se renseigner avant de construire ou d’acheter son habitation ;
  • Investir dans des infrastructures résilientes au climat, telles que les digues, les systèmes de drainage et les routes, pour minimiser les perturbations causées par les inondations ;
  • Intégrer l’adaptation aux inondations dans les politiques de développement, les plans d’aménagement du territoire Tchadien et les stratégies sectorielles ;

De même, il est nécessaire de mener des réflexions à l’aide de la technologie géospatiale pouvant aider les leaders politiques, les aménagistes, les planificateurs et autres acteurs locaux dans la prise de décision. La télédétection et les SIG se présentent comme un outil efficace pour aider et éclairer les décideurs. En effet, ils offrent des solutions viables et décisives dans les diverses problématiques en matière de gestion de l’environnement et aménagement du territoire.

Ainsi, les capacités nationales et provinciales pour la réduction des risques d’inondation seraient renforcées en matière d’évaluation des risques, d’identification et la cartographie des aléas et les zones à risques pouvant permettre la mise en place d’’un cadre institutionnel compétent pour la gestion de l’évaluation des risques et la réalisation des dispositifs d’alerte provincial/nationale précoce aux extrêmes phénomènes climatiques notamment les inondations. Ces dispositifs d’alerte précoce restent des outils essentiels pour l’amélioration de la prévention, de contrôle et surveillance, du niveau des eaux et d’alerte des habitants aux inondations. Une meilleure adaptation reste dans une meilleure information des populations exposées aux inondations afin de diminuer leur vulnérabilité.

RÉFÉRENCES

Mbaihadjim. Jechonias et djébé mbaindogoum, (2018), Les caractéristiques hydro climatiques et les inondations à Moundou au Sud – ouest du Tchad, in Géographie des Savanes, Numéro 5, p 46 – 58 ;

OCHA., 2024. Tchad ; rapport de situation, 03 septembre 2024

OCHA., 2024. Tchad : aperçu des inondations du 07 Aout 2024

OCHA., 2022. Tchad : aperçu des inondations : situation du 30 août 2022

OCHA., 2024. Tchad : Rapport de situation n°02 du 06 septembre 2024

OCHA., 2024. Tchad : Évaluation des quartiers affectés par les inondations à Ndjamena, 10 Août 2024

OIM., 2023. Tchad : Aperçu des déplacements suite aux inondations, Juin 2023

OIM., 2022. Tchad : Évaluation des quartiers affectés par les inondations dans la ville de N’Djamena, septembre 2022.

SIG Burkina Faso., 2022. Inondations à Ouagadougou : une délégation gouvernementale rend visite aux populations sinistrées ;

RAÏKNAN Tamdjim, 2020. Extension urbaine et risques d’inondation dans la ville de N’Djaména, Tchad, 2020

Tob-ro Ndilbé, 2015. Gouvernance urbaine et aménagement au Tchad : production et attribution des terrains à bâtir à N’Djaména. Thèse de Doctorat en Géographie, Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines, Université de Ngaoundéré, 443 p.

Naskida MBATBRAL, Antoinette DENENODJI et Henry Ouya BONDORO, 2023, Aménagement urbain et catastrophe naturelle dans la commune du 9ième arrondissement de N’Djamena au Tchad ?

Dobingar, A., 2001, Gestion spatiale et construction urbaine : l’assainissement, un révélateur de gestion urbaine à N’Djaména (Tchad), Thèse de Doctorat en Géographie, Université Louis Pasteur, Strasbourg, 455 p.

Abakar R, 2015. Problématique des inondations dans la ville de N’Djaména. Mémoire de Master II en Hydro-SIG. Université de N’Djaména. 61 p ;

ACTED., 2020. Rapport d’évaluation rapide des dégâts causés par l’inondation et des besoins immédiats des populations dans la ville de N’Djaména, 12 p ;

Bani SS, Yonkeu S., 2016. Risques d’inondation dans la ville d’Ouagadougou : cartographie des zones à risques de prévention. In JOASG., (11) : 1-109 ; Burkina 24., 2022.

 Inondations à Ouagadougou : après le passage de la pluie ; GEPIS., 2000. Vers une gestion durable des plaines d’inondation sahéliennes. UICN-BRAO, 215 p.

    Début

Dans le cadre de la mise en œuvre du projet « appui à la résilience sanitaire et nutritionnelle des communautés de Mabloum face aux effets du changement climatique à travers l’intégration du Moringa Oleifera dans l’alimentation et le renforcement des dispositifs communautaires d’alerte et de prévention »  ATASANPE organise une formation en secourisme en cas de choc lié aux inondation.

Mis en œuvre par ATASANPE et ses partenaires dont la fondation SANOFI et ENDA le projet d’appui à, la résilience sanitaire et nutritionnelle poursuit son chemin. Dans le cadre de son exécution ATASANPE forme 36 agents comités vigile santé communautaires durant 3 jours sur le secourisme en cas de choc liés aux inondations, à la forte chaleur ou aux autres épidémies liées à l’inondation? L’objectifs de cette formation est : 

Amener les membres des comités vigiles santé communautaires à connaitre les risques sanitaires liés à l’inondation; Connaitre les mesures à prendre en cas de l’inondation l’incendie, la forte chaleur et d’écroulement des maisons ; Amener les participants à connaitre les conduites à tenir en cas d’inondations sont les axes clés de cette formation en faveurs de ses leaders communautaires.

Cette activité se réalise après avoir vécu les inondations de 2022 au Tchad qui a fait plus d’un million de victime dont plusieurs pertes en vies humaines avec un niveau d’eau qui s’élève à 8,14 mètres de hauteur atasanpe dans sa lutte contre les effets du changement climatique 

Au cours de cette séance de formation, les participants sont soumis aux exercices pratiques dont la position latérale de sécurité. Un temps d’échanges et accordé aux participants pour dialoguer avec les formateurs pour éclaircir les zones d’ombres sur le thème faisant l’objet de la formation.

 

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